APPRENDS ET PARLE : LE PODCAST ! 

ÉPISODE 13 🎧​ "LE CROISSANT : D'OU VIENT-IL VRAIMENT ?TRANSCRIPTION

INTRO : Bonjour Ă  tous et bienvenue dans le podcast de APPRENDS ET PARLE. Je suis Amandine et je suis professeure de Français. J'enseigne le Français aux non-Francophones depuis 6 ans. 

Je suis ravie de vous retrouver pour ce nouvel Ă©pisode dans le podcast Apprends et Parle ! Aujourd’hui dans l’épisode 13, j’aimerais parler du croissant. Eh oui, cette pĂątisserie chaude et croustillante qui coĂ»te moins de 2€ et qui plait tant aux Français et aux touristes !

Je vais vous parler un peu du croissant parce que je pense qu’il y a souvent une confusion avec son origine. En effet, le croissant ne vient pas directement de France, comme on le pense. Avant d’arriver en France, le petit croissant en forme de demi-lune a voyagĂ©, et il y a toute une histoire derriĂšre sa forme, son nom, son origine et pourquoi il a Ă©tĂ© inventĂ©.

Si vous vous rappelez bien, notre roi Louis XVI (16), a Ă©pousĂ© Marie-Antoinette, et d’oĂč venait Marie-Antoinette ? D’Autriche. PrĂ©cisĂ©ment. Et oui. Et le petit croissant, il vient tout droit de Vienne.

En 1683, Ă  Vienne, la capitale Autrichienne, la ville est assiĂ©gĂ©e par les Ottomans (les Ottomans, pour vous situer de façon simple, sans rentrer dans les dĂ©tails, ce sont des Turcs). Les soldats Ottomans creusent des tunnels sous terre pour entrer dans la ville par en-dessous
 vous vous imaginez bien que ça fait du bruit, des hommes qui creusent, les pioches, les pelles, la difficultĂ© physique
 C’est la nuit, tout le monde dort, sauf certains habitants. Les boulangers, qui travaillent dĂšs l’aube, entendent les coups de pioche sous la terre. Plus prĂ©cisĂ©ment, ce serait un boulanger prĂ©nommĂ© Adam Spiel qui donne l’alerte aux autoritĂ©s. Et grĂące Ă  ça, la ville est sauvĂ©e.  Et pour fĂȘter la victoire, que font les boulangers ? Ils crĂ©ent une petite pĂątisserie en forme de croissant de lune – symbole de l’Empire Ottoman. Donc c’est une petite revanche. Et cette pĂątisserie, Ă  cette Ă©poque, ne s’appelle pas le croissant, mais le « Kipferl Â», l’ancĂȘtre du croissant. Alors pardonnez ma prononciation, je ne parle pas Allemand-Autrichien ! Donc le Kipferl existait dĂ©jĂ  depuis le Moyen Âge. C’était une sorte de petit pain briochĂ©, souvent servi lors des fĂȘtes religieuses. Mais aprĂšs 1683, et cet Ă©pisode historique, il a pris une dimension symbolique et on le retrouve donc dans toutes les boulangeries de Vienne.

C’est la que Marie-Antoinette entre en scĂšne. En 1770, Marie-Antoinette d’Autriche quitte Vienne pour Ă©pouser Louis XVI (16), et elle vient en France.
Parmi les nombreuses choses qu’elle emporte avec elle, on raconte qu’à Versailles, elle aime ce petit pain en forme de croissant, qu’elle fait venir tout droit d’Autriche. Alors, c’est une jolie petite lĂ©gende, une jolie petite histoire, mĂȘme si les historiens n’ont pas trouvĂ© de preuve formelle. On a envie d’y croire, non ? C’est Marie-Antoinette qui aurait introduit le croissant en France.

Un siĂšcle plus tard, un autre Autrichien change tout : August Zang, un ancien officier de l’armĂ©e impĂ©riale. En 1838, il ouvre Ă  Paris la “Boulangerie Viennoise”, rue de Richelieu. On y vend des pains Ă  la mode de Vienne, dont le fameux Kipferl. Le succĂšs est immĂ©diat ! Les Parisiens dĂ©couvrent une nouvelle texture, une saveur douce, lĂ©gĂšre. Les cafĂ©s Ă  la mode s’en emparent et le proposent aux clients. Et, important : le mot “viennoiserie” entre dans le vocabulaire français. Petit Ă  petit, le Kipferl change de nom, il devient le croissant, Ă  cause de sa forme de lune, comme un croissant de lune. Je vous avoue qu’aussi, croissant, c’est plus facile Ă  prononcer que Kipferl, et en plus, comme je l’ai dit, ça rappelle le croissant de lune, donc, ça fait sens. C’est plus logique pour les français. Et moi aussi je suis contente que ça ne s’appelle plus le Kipferl, voilĂ .

Vers la fin du 19Ăšme siĂšcle, les boulangers français vont apporter leur petite touche personnelle au croissant. Ils remplacent la pĂąte briochĂ©e par une pĂąte feuilletĂ©e au beurre. Le croissant devient aĂ©rien, dorĂ©, croustillant. Parce que la brioche, c’est plus Ă©pais, l’aspect en bouche est plus sec et c’est pas le plus digeste, comparĂ© Ă  la pĂąte feuilletĂ©e. En 1905, on trouve la premiĂšre recette du “croissant au beurre” dans un livre de cuisine. Et dans les annĂ©es 1920, il devient la star des petits dĂ©jeuners parisiens : cafĂ© noir, croissant chaud, journal du matin
  Le clichĂ© français est nĂ©.

À partir des annĂ©es 70, le croissant s’industrialise.  On invente les versions surgelĂ©es, exportĂ©es dans le monde entier.  On trouve aussi beaucoup de versions, de dĂ©rivĂ©es : les croissants colorĂ©s, fourrĂ©s au matcha, le cronut (donc un mix entre la pĂąte du croissant et la forme ronde du donut) donc ça c’est surtout aux États-Unis, le cronut mais ça a Ă©tĂ© introduit par un chef pĂątissier Français, donc le croissant au caramel salĂ©, et les croissants au chocolat, mais, aussi la version salĂ©e : le croissant au jambon-fromage, etc. Et pourtant, le vrai croissant au beurre reste une fiertĂ© nationale. En France, il doit contenir au moins 25 % de beurre par rapport Ă  la farine, sinon, c’est juste un croissant ordinaire. Chaque annĂ©e aussi, des concours rĂ©compensent le “meilleur croissant de France” !

Mais attention : parfois, j’entends les gens – les non-Francophones – dire que les français mangent des croissants tous les jours. Alors, non, ce n’est pas vrai. C’est en effet peu cher, lĂ©ger et facile Ă  manger, oui, mais on ne consomme pas des croissants tous les jours. D’ailleurs, les diĂ©tĂ©ticiens recommandent d'en consommer modĂ©rĂ©ment, en raison de l'importante teneur en lipides du croissant, qui comporte 20 % de matiĂšre grasse. Je vous avoue que c’est assez gras, et quand vous le sortez de son sachet, le sachet est plein de graisse qui sort du croissant. Donc le surplus de graisse, vous retrouvez ça sur le sachet et parfois sur vos doigts. Un croissant c’est sympa, mais deux ou trois, ça devient Ă©cƓurant
 Donc non, les français ne mangent pas des croissants tous les jours.

Donc, la prochaine fois que vous achetez un croissant, souvenez-vous : vous ne mangez pas seulement une viennoiserie. Vous goĂ»tez trois siĂšcles d’histoire, de guerres, de mariages royaux, et de pur beurre !

VoilĂ  pour la petite histoire du croissant, j’espĂšre que cet Ă©pisode Ă©tait instructif, utile, peut-ĂȘtre que vous le saviez dĂ©jĂ , peut-ĂȘtre que non. Je vous remercie d’avoir Ă©coutĂ© cet Ă©pisode jusqu’au bout et je vous retrouve trĂšs bientĂŽt pour le prochain sur le podcast Apprends et Parle. En attendant, vous pouvez me suivre sur YouTube, vous abonner sur Youtube, sur instagram – c’est complĂštement gratuit. Donc youtube, instagram et sur spotify. En tout cas je vous remercie, merci Ă  tous les nouveaux abonnĂ©s ça me fait vraiment plaisir ! Merci beaucoup ! A bientĂŽt, au revoir !

OUTRO : Merci davoir écouté ce podcast. N'oubliez pas que vous pouvez me retrouver sur Instagram et YouTube pour plus de contenu sur le Français et visiter mon site internet : apprendsetparle.com pour retrouver mes lecons en ligne, mes livres, mes articles et plus encore. Un grand merci et à trÚs bientÎt à tous sur Apprends et Parle !